Depuis son indépendance le 17 août 1960, le Gabon n'a connu que trois présidents Le premier, Léon M'ba, qui est issu de l'administration coloniale française, est resté au pouvoir jusqu'à sa mort en 1967. Il lui a succédé, Omar Bongo, son vice-président, qui a pris le pouvoir en 1968 et instauré un régime à parti unique, le Parti démocratique gabonais (PDG). En 1990, pour donner suite à des manifestations populaires, Bongo rétablit le multipartisme et remporte les élections présidentielles de 1993 et 1998, malgré de nombreuses allégations de fraude. Cette transition a également été marquée par de nombreuses réformes politiques. Malgré ces bouleversements, la famille Bongo a conservé une position prédominante dans le paysage politique gabonais.

 

En juin 2009, à la mort d'Omar Bongo, son fils Ali Bongo Ondimba, ancien ministre de la Défense, a été élu chef de l'État après une élection très contestée. Des perceptions d'injustice politique et de polarisation ont suivi, renforcées par l'absence d'un processus électoral transparent et inclusif et par un système politique instable. Les deux autres élections remportées par Ali Bongo, en 2016 et 2023, ont également été contestées.

 

L’élection présidentielle d'août 2016, a vu l'éclatement d'affrontements et de violences électorales suite à la contestation des résultats. 

 

Le 30 août 2023, lors de l’élection présidentielle, la Commission électorale gabonaise a déclaré Ali Bongo vainqueur et président du Gabon pour cinq ans. Quelques minutes plus tard, l'armée intervient et un groupe de militaires se faisant appeler « Comité pour la transition et la restauration des institutions » dénonce le résultat de l'élection. Les militaires ont annoncé la dissolution de « toutes les institutions de la République » et la fermeture des frontières du Gabon. Ils déclarent que « les élections générales du 26 août 2023 et les résultats tronqués sont annulés ».

 

Ce coup d'État marque la fin du règne de 56 ans de la famille Bongo, qui a laissé le pays dans une situation économique, sociale et politique fragile, avec des institutions démocratiques faibles qui ont toujours été contrôlées par le régime en place. 

 

Le « Comité pour la transition et la restauration » des institutions a fixé le référendum constitutionnel au 16 novembre 2024 et le retour aux urnes pour une élection présidentielle prévue en août 2025.